Lorsque l’on voit un proche souffrir sur le plan psychologique, il est naturel de vouloir l’aider, le soutenir, l’encourager à aller mieux. Mais proposer une démarche thérapeutique peut être délicat : il faut trouver le bon moment, les bons mots, et respecter le rythme de l’autre. L’accompagnement ne consiste pas à forcer ni à convaincre, mais à offrir un espace sécurisant qui facilite le passage à l’action. Dans cet article, nous abordons la question de l’accompagnement d’un proche dans une démarche thérapeutique, en partageant des conseils concrets, des attitudes clés et des ressources utiles.

Comprendre les besoins de la personne sans la brusquer
Avant toute chose, il est important de se mettre à l’écoute du vécu du proche, sans projeter ses propres attentes. L’objectif n’est pas de “résoudre” à sa place, mais de l’aider à prendre conscience de son besoin d’aide.
Écouter sans juger ni minimiser
Offrir une écoute active, sans chercher à corriger ou à relativiser, permet à l’autre de se sentir accueilli. Des phrases comme « Tu devrais juste te bouger » ou « Tout le monde a des coups de mou » peuvent être perçues comme invalidantes.
Repérer les signes d’un mal-être durable
Fatigue chronique, isolement, troubles du sommeil, hypersensibilité ou irritabilité sont autant de signaux qui peuvent indiquer qu’un accompagnement professionnel serait bénéfique. Ce constat peut être partagé avec douceur, sans pression.
Proposer, sans imposer
Il est essentiel de respecter le libre arbitre de la personne. Vous pouvez, par exemple, dire : « As-tu déjà pensé à en parler à quelqu’un de neutre ? » ou « Tu sais, il existe des approches douces si tu veux juste essayer. »
Partager des informations utiles et rassurantes
Souvent, les résistances à la thérapie viennent de la peur de l’inconnu, des préjugés ou de mauvaises expériences passées. Fournir des informations peut aider à lever les blocages.
Présenter les différentes approches existantes
Tout le monde ne se sent pas à l’aise avec la même forme de thérapie. Il existe des approches verbales, corporelles, artistiques… L’EMDR, par exemple, est une méthode douce et efficace pour traiter les blessures émotionnelles et vous pouvez lire la suite de notre ressource d’expertise sur cette page.
Normaliser le recours à l’aide
Rappeler que faire une thérapie n’est pas un signe de faiblesse mais un acte de courage peut dédramatiser la démarche. Mentionner des figures publiques ou des proches ayant suivi une thérapie peut aussi rassurer.
Fournir des ressources concrètes
Proposer un annuaire de thérapeutes, imprimer quelques témoignages positifs ou partager un podcast sur le sujet peut aider la personne à se projeter plus sereinement dans la démarche.
Adopter une posture juste et bienveillante
L’équilibre est subtil : soutenir sans envahir, encourager sans diriger. Il s’agit de rester présent tout en laissant à l’autre la liberté de son cheminement.
Ne pas se substituer au thérapeute
Même si l’on est très proche, on ne peut pas tenir le rôle de soignant. Il est important de poser des limites et d’orienter la personne vers un professionnel quand le besoin dépasse vos capacités d’écoute.
Respecter le rythme de l’autre
Certaines personnes auront besoin de temps avant de franchir le cap. D’autres testeront une séance puis arrêteront. Laisser ce temps d’exploration est une marque de respect et de confiance.
Valoriser chaque petit pas
Souligner les progrès, même minimes, permet de renforcer la motivation. Dire par exemple : « Je trouve ça super que tu aies osé appeler » ou « Tu peux être fier d’avoir franchi cette étape » donne du courage pour continuer.
Des gestes simples qui soutiennent sans envahir
Au quotidien, votre présence peut faire une réelle différence, même sans grands discours. Voici quelques exemples de petites actions qui nourrissent un climat sécurisant :
- Proposer une activité calme partagée (balade, film, repas cuisiné ensemble)
- Envoyer un message bienveillant sans attente de réponse
- Offrir un carnet, un livre ou un objet symbolique
- S’informer soi-même sur la santé mentale
- Être un point d’ancrage sans condition
Anticiper ses propres limites et s’entourer
Accompagner un proche en souffrance peut être émotionnellement éprouvant. Il est essentiel de prendre soin de soi dans ce processus.
Ne pas porter seul la responsabilité
Même si vous êtes très investi, vous n’êtes pas responsable du cheminement de l’autre. Si la situation devient trop lourde, il est légitime de demander du soutien ou de consulter vous-même pour comprendre vos réactions.
Se protéger des relations à sens unique
Il peut arriver que l’épuisement relationnel s’installe. S’accorder des temps pour soi, verbaliser ses limites et maintenir un équilibre personnel est crucial pour éviter le burnout émotionnel.
Encourager l’entourage à se mobiliser
Vous pouvez aussi solliciter d’autres membres de l’entourage pour que la personne ne dépende pas uniquement de vous. Une approche collective peut être plus efficace, et moins pesante pour chacun.
En bref, accompagner un proche dans une démarche thérapeutique est un acte d’amour, de patience et de respect. Cela demande de l’écoute, de la délicatesse, et parfois du courage pour poser des limites. En créant un climat sécurisant, en partageant des informations utiles et en restant fidèle à votre rôle, vous contribuez à faire germer une transformation intérieure chez l’autre. Et parfois, ce simple geste de présence peut changer toute une trajectoire…
